Pop the Opera : Un show vocal pétillant !

 


Quelle vitalité ! La scène colorée du Théâtre antique, pétillante de jeunesse, accueillait un millier de collégiens et lycéens du Vaucluse et des Bouches du Rhône pour leur grand show vocal, préparé de longue date avec leurs professeurs. Le retour très attendu de Pop the Opera, précédé de la Mêlée des Chœurs, a été applaudi par plus de 3000 personnes enthousiastes.

 

Malgré l’alerte orange aux orages à Orange, les grosses averses de l’après-midi ont vite cédé la place au soleil. Toutefois, c’est sous un petit air humide et frais que les chœurs bucco-rhodaniens, accompagnés par les jeunes musiciens (la plus jeune a sept ans) de l’orchestre Vivaldi du conservatoire Pierre Barbizet de Marseille dirigé par Frédéric Isoletta, chantent magnifiquement douze hymnes nationaux. Belle assurance, maîtrise des langues étrangères, articulation, homogénéité des voix, font l’admiration du public et des nombreux parents et amis. Concert étonnant. Programmer des hymnes nationaux en concert, n’est pas si courant. Il est le résultat d’un projet ministériel La mêlée des chœurs, destinée à transformer les élèves en acteurs de la Coupe du monde de rugby 2023 en chantant les hymnes des différents pays participants. Belle diversité musicale et linguistique, mais pour mieux savourer, une petite présentation de chaque morceau, précisant le pays, son titre, sa langue et un résumé du texte, n’aurait pas été superflu. Tout juste a-t-on pu reconnaître le God save the king et la Marseillaise, reprise en bis… Heureusement, la qualité vocale de l’ensemble et le beau préambule orchestral de Frédéric Isoletta, sous forme de pot-pourri reprenant tour à tour le thème des hymnes à venir, étaient enchanteurs.

 


Une courte pause permet de changer les chœurs avec l’arrivée des chanteurs de Pop the opera sur scène pour la seconde partie. Plus d’orchestre, mais un quatuor composé de Jean-Marie Leau (concepteur et directeur artistique) aux guitares, Lucie Favier au piano, Didier Benetti (oui, oui, le chef en blanc de Musiques en fête) et Marc Chantereau aux percussions, sous la direction de Victor Jacob, également co-arrangeur. Le tout sur une idée originale de Jean-Louis Grinda avec la médiation culturelle de Paulin Reynard.

 

D’une seule voix, vivace, allègre, le groupe vocal embarque le public dans six tableaux aux thèmes différents, prétextes au mariage de chœurs d’opéra avec les plus grands succès de la musique pop, de l’opérette ou des bandes-son ciné. Là aussi, une petite présentation n’aurait pas nui, en lieu et place des pauses silencieuses. Toutefois, tout le monde se prête au jeu des devinettes musicales puisqu'il s’agit de medley enfilant thème sur thème dans des arrangements séduisants et entraînants. Faisant appel à sa mémoire, chacun tente de mettre un titre sur les mélodies qui dansent, s'entremêlent dans un tourbillon vocal étourdissant. On chope, au passage, l’Hymne à la joie, la tribu de mana par Manau, Né quelque part de Maxime Le Forestier, Clandestino par Manu Chao, La Coupo Santo, la Habanera de Carmen, Je te promets de Johnny… Le quatuor instrumental vibre et percute, caisse claire, tambours, tambourin, xylo, guitare et piano rivalisent d’inventivité pour imprimer une joyeuse atmosphère, le public scande parfois, ne résistant plus aux incitations rythmiques. Les tableaux défilent, les airs aussi. On devine encore les Pink Floyd, Madama Butterfly, le Chant des marais, Asimbonanga de Johnny Clegg, Bella Ciao, Comandante Che Guevara, mais aussi Je l’aime à mourir de Cabrel, Méditerranée, Poussez l’escarpolette, Gloire immortelle de Faust, la Flûte enchantée de Mozart et en bouquet final, Disney et ses immortels chefs d’oeuvre : le livre de la jungle, Mary Poppins, la reine des neiges, les aristochats… Une vraie réussite rendue possible par un engagement sans faille des professeurs et de leurs élèves pour lesquels l’art vocal n’a maintenant (presque) plus de secret.



 

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