Chorégies : Rencontre avec Florian Sempé, incarnation idéale du Barbier de Séville

Florian Sempey, le Barbier de Séville qu'on s'arrache, réclamé sur toutes les scènes, est aux Chorégies pour deux représentations de l'opéra de Rossini, représenté pour la première fois dans le célèbre festival.



Chanter Figaro, cela fait du bien à la voix, comme tout le bel canto !“ affirme en connaisseur le baryton français Florian Sempey, lui qu’on s’arrache partout pour chanter ce Barbier qui lui va si bien. Tant de fois qu’il ne compte plus : “ cela fait déjà beaucouplance-t-il dans un éclat de rire : “ mais c’est un tel plaisir  ”. Cependant, en cherchant bien… Je sais que la production des Chorégies est ma neuvième, et je pense que j’ai dépassé les cinquante représentations, sans compter les répétitions et les générales ”. Son succès est tel que son horizon est largement Barbiérisé et Rossinisé : “ mon planning est plein jusqu’en 2022 avec presque les trois-quarts consacrés au Barbier de Séville ! .



Pourtant, tout avait commencé avec le piano au conservatoire de Libourne, : Après dix ans de piano, un an de violon, j’ai trouvé mon instrument : c’est la voix “ raconte-t-il. En 2007, le jeune Florian Sempey apprend le chant à  Bordeaux en 2007, et dès 2010 il débute avec Papageno dans la Flûte enchantée. Après deux ans à l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris, le baryton se produit dans Madama Butterfly, Rigoletto, et La Traviata. L’aventure Rossini-Figaro-Sempey prend naissance en 2012 à Bordeaux. Révélation… A 25 ans, les portes des grandes scènes s’ouvrent vite, toutes conquises. En 2018, il est accueilli au Festival Rossini de Pesaro, puis à Covent Garden à Londres en 2016 toujours avec Figaro qui commence à lui coller à la peau, pour son plus grand bonheur : Je prends beaucoup de plaisir quand je chante et joue Figaro, c’est à chaque fois différent, c’est toujours une nouvelle découverte, et c’est tellement fort que je peux transmettre mes émotions et donner du plaisir au public”.



Evidemment, ce succès n’est pas venu par hasard Je travaille sans cesse le rôle pour m’approcher le plus possible de la perfection qui, pourtant, je le sais, n’existe pas ” confesse-t-il. Son rêve absolu, chanter Nabucco, mais dans dix ans et Scarpia dans quinze ans…”. La patience est une vertu...



Une telle passion vient de loin : J’ai toujours eu l’amour de la scène depuis tout petit, je suis né avec ! Ma mère est une artiste complète, à la fois pianiste, danseuse, peintre. Mon père proche de la nature et des animaux. Une telle ascendance, ça aide ”.



Et l’opéra est venu à Florian Sempey grâce à Maria Callas pour laquelle il voue une admiration sans bornes : c’est la première voix que j’ai entendue dans Carmen. J’écoutais ses disques en boucle tout en chantant toutes les voix de l’opéra de Bizet. Je lisais tout à son sujet, cherchais à rencontrer des gens qui l’avaient connu. Une véritable passion. Elle reste pour moi un exemple absolu dans le travail ”. Et cette fascination demeure tellement vive que la seule Carmen qui le touche aujourd’hui, c’est celle de Béatrice Uria Monzon.



Avant de chanter les Huguenots puis la Cenerentola à la rentrée à l’Opéra de Paris, et Hamlet à Berlin, ce soir, le phénomène Sempey-Figaro sera sur la scène des Chorégies. Il en connaît déjà la magnifique acoustique pour avoir chanté dans le show télévisé Musiques en fête, puis donné un récital dans la Cour Saint Louis l’an dernier. Florian Sempey trouve la mise en scène originale d’Adriano Sinivia : Superbe ! j’aime beaucoup cette idée de transposer l’action à Cinecittà ! ” et l’entente avec le chef italien Giampaolo Bisanti est au beau fixe : “ Les chefs qui refusent de travailler avec les chanteurs, je n’aime pas ça. Mais avec Giampaolo Bisanti, lors des premières répétitions nous avions l’oeil qui frisait au même moment. On s’est compris tout de suite. Le Barbier, c’est du supplément, de la Chantilly sur de la Chantilly ! ”.







Chorégies (coproduction avec l’opéra de Lausanne) :

Il barbiere di Siviglia de Rossini, le mardi 31 juillet et le samedi 4 août à 21 h 30 au Théâtre Antique. Orchestre National de Lyon, chœurs des opéras d’Avignon et de Monte-Carlo sous la direction de musicale de Giampaolo Bisanti.

Mise en scène décors et costumes Adriano Sinivia et Enzo Orio. 
Éclairages Patrick Méeüs, vidéos Gabriel Grinda.

Comte Almaviva : Ioan Hotea (remplace Michael Spyres souffrant), Don Bartolo : Bruno De Simone, Rosina : Olga Peretyatko-Mariotti, Figaro : Florian Sempey, Don Basilio : Alexei Tikhomirov, Berta:  Annunziata Vestri, Fiorello : Gabriele Ribis et Ambrogio : Enzo Lorio.



04 90 34 24 24







Commentaires