Après les accents
méditerranéens et gypsy des Swing Vandals en début de soirée place de la
République, la soirée proposée par le Jazz Orange festival accueillait le “
André Manoukian quartet “ à 21h30, dans une place Clémenceau bondée.
L’incontournable pianiste-compositeur-animateur, apprécié sur les radios et
télés, était très attendu dans “ Mes
rêves d’Orient “, promesse d‘enchantement dans la cité des princes. André
Manoukian au piano, Guillaume Latil au violoncelle, Hervé Gourdikian au duduk
et Mosin Kawa au tabla, ont embarqué la foule dans une rêverie poétique dont le
musicien, imprégné par ses origines arméniennes, a le secret. Si le
violoncelliste est de toutes les aventures, André Manoukian transforme ses
rêveries au fil des concerts et peut jouer en duo, trio, quartet et même
quintet… à Orange, le quartet est particulièrement typé avec Hervé Gourdikian
au duduk, appelé aussi doudouk, doudoug ou encore dadouk, sorte de hautbois
symbole de la musique arménienne, au son doux et voilé dont les vibrants vibratos
dans les aigus, tels des supplications, tirent des larmes. L'émotion palpable
transporte les pensées au loin, vers ce peuple si souvent éprouvé. Autre belle
découverte de la musique orientale, le tabla. Aux mains expertes de Mosin Kawa,
ces deux petits tambours typiques de l’Inde du nord, dans un solo éblouissant,
ont fait voyager à nouveau le public vers cette terre aux traditions séculaires
et orales. Le temps n’a plus d’importance, seul le rêve compte, et qui peut
dire combien de temps dure un rêve ? Manoukian, magicien des sons, accompagne
ses partenaires, met la main sur les cordes du piano pour les étouffer et
donner un son plus mat, mystérieux. Puis, ensemble, le rythme reprend, swingue,
chacun à son tour improvise, pour la plus grande joie d’un public conquis.
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