Chorégies : La représentation et la retransmission en direct sur France 5 de Musiques en fête, arrêtés en plein élan par la pluie !

 


Il y a tout juste trente ans, la représentation de Tosca de 1994 était subitement arrêtée par un violent orage et un déluge torrentiel mémorable, tout à la fin du Te Deum du premier acte. Musiques en fête, était jusqu’à présent miraculeusement passé entre les gouttes : treize saisons durant le ciel était resté au beau fixe : “ il fallait bien que cela arrive. Nous devons arrêter le spectacle pour l’instant “ lançait au micro le présentateur Cyril Féraud, dépité, voyant tomber une pluie soutenue, obligeant les musiciens de l’orchestre à mettre à l’abri leurs instruments. Malgré les conseils enjoignant le public à attendre une éclaircie, les moins téméraires commençaient à s’éclipser. Mais pour la majorité, l’espoir d’une reprise était encore vivace et patientait en ouvrant parapluies et autres K-Way.


Tout avait pourtant bien commencé, malgré le ciel sombre et les prévisions météo peu engageantes. Chacun arrivait avec ses coussins, ses boissons, et pour les plus prévoyants, un imper ou un parapluie. Après les ultimes conseils au public, le spectacle débute en avance ! Programmée à 21h04, la retransmission en direct des 14èmes Musiques en fête sur France 5, sur France Musique, démarre en trombe avec l'ouverture de Carmen jouée par l’Orchestre National Montpellier Occitanie, sous la baguette experte de Luciano Acocella vers 20h50…


Déjà, de timides gouttes tièdes laissent planer la menace par intermittence. Place à l’opéra, vite. Belle entrée lyrique avec Nessun Dorma, tube extrait de Turandot de Puccini, chanté avec intensité par Arturo Chacòn-Cruz. Ovations. À sa suite, Emy Gazeilles chante vaillamment le salut à la France de Donizetti (extrait de la Fille du Régiment). Public ravi. Vient le duo Marina Viotti et Christian Zaremba, excellent dans un extrait charmeur de l'Italienne à Alger de Rossini. Succès. L’exceptionnelle trompettiste Lucienne Renaudin, se joue avec une virtuosité maîtrisée des exubérances rythmiques du rondo final du concerto de Hummel. Bravos appuyés.



Soixante ans après la sortie du film Zorba le Grec, la musique envoûtante du Sirtaki, orchestrée par le chef Didier Benetti, fait vibrer les Chorégiens, et les danseurs dirigés par Stéphane Jarny. La pluie s’invite à nouveau timidement, mais le spectacle continue encore avec trois extraits d’opéra. La jeune soprano franco-allemande Camille Schnoor prend aux tripes avec un extrait de Madame Butterfly (Puccini), Faustine de Monès est confondante d’agilité dans les Puritains de Bellini et le duo Mariam Battistelli et Pablo Ruiz, sous la baguette de Ariane Matiakh (première fois à Musiques en fête) exquis dans l’Elixir d’Amour de Donizetti. Les Chorégiens sont aux anges. La pluie cesse un peu.


Le programme se poursuit donc avec Pop the opera, sur scène et dans les gradins avec les 470 collégiens et lycéens issus de 22 établissements scolaires de la Région. Parfaits dans le medley des chansons d'Aznavour, naviguant avec aisance entre La Bohème, Emmenez-moi ou For me, formidable ! du grand Charles. Marina Viotti revient pour camper Piaf dans Padam, Padam. Public debout.



Et revoilà le Te Deum de Tosca, le baryton André Heyboer, noir à souhait, les chœurs de Parme fusent, orchestre grandiose, ensemble magnifique. Mais la pluie se déclenche à nouveau. Juste le temps d’un dernier extrait de Tosca. Diego Godoy chante magnifiquement “ E lucevan le stelle “ (Et les étoiles brillaient). Mais c’était hier, car ce soir à Orange on n'aperçoit que les nuages noirs qui crèvent sur les gradins. Cette fois ça mouille vraiment. Il est presque 22 heures. Le spectacle n’a duré qu’une heure. Après trente minutes d’attente, un essai de déplacer l’orchestre plus au fond de la scène, la mise à l’abri des jeunes de Pop the Opera seulement vêtus d’un T-shirt, rien n’y fait. Il pleut trop fort. Vers 22h30 la décision est prise. Le spectacle ne reprendra pas. Rendez-vous l’an prochain ! Pendant ce temps-là, sur France 5, le spectacle continue avec un best-off de Musiques en fête, gardé sous le coude, au cas où… Les gradins trempés se vident des spectateurs humides et résignés. Dommage, mais merci à tous les acteurs de cette soirée dont on se souviendra sûrement longtemps!


Les artistes privés de scène :

Les artistes qui n’ont pu entrer sur scène, les voici en espérant que nous aurons le plaisir de les entendre l’an prochain, lors des 15ème Musiques en fête :

Florine God (mezzo-soprano), La Maîtrise des Bouches du Rhône (chœur d’enfants), Neima Naouri (artiste lyrique, comédienne), Yvan Cassar (chef d’orchestre), Pablo Ruiz (baryton), Nika Guliashvili (basse), Alexandre Tharaud (pianiste), Anastasia Kobekina (violoncelliste), Jeanne Gollut (Flûte de Pan).

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