Chorégies : Scène émergente, une carte blanche aux jeunes voix


Depuis la création de Scène émergente : “ conçue pour donner un coup de pouce, après la période Covid, aux jeunes artistes qui ont déjà commencé une belle carrière “ comme le rappelait en préambule Jean-Louis Grinda, directeur des Chorégies, ce récital est très attendu par le public, goûtant le plaisir de la découverte de jeunes et talentueuses voix.

Dimanche soir, le Palais des princes s’est soudain animé par la présence électrique de la soprano Héloïse Poulet dans l’air de la folie de Platée de Rameau. Sa virtuosité vocale, doublée d’un évident talent de comédienne, réjouit un public conquis d’emblée. Dans un style différent, la voix de soprano lyrique de Claire Antoine captive dans le sublime air de Lauretta du Gianni Schicchi de Puccini, enchante dans l’air passionné de Salomé de Hérodiade de Massenet, puis ravit dans un duo des Noces de Figaro avec Héloïse Poulet.




Cette dernière a montré une nouvelle fois son double talent dans deux extraits de musiques étonnantes : les Mamelles de Tirésias de Poulenc, qualifiées en leur temps de “bouffonneries gynécologiques”, et l’amusant numéro musical : The Girl in G de Jeanine Tesori (la fille du 14ème étage à New York confrontée à des voisins bruyants) où la soprano mêle dans un bonheur absolu le swing du jazz, les accents rock et les vocalises de la Reine de la Nuit dans une brouillade rythmique goûteuse. Le ténor Léo Vermot-Desroches, malgré un gênant refroidissement, a merveilleusement assuré sa prestation, notamment dans l’air de Des Grieux de Manon, avec délicatesse et poésie dans une douce voix de tête, puis révélant de magnifiques transports dans son duo (toujours de Manon de Massenet) avec Héloïse Poulet. 



Kira Parfeevets, au clavier de son piano-orchestre a su accompagner (et même chanter) tous les artistes avec un talent consommé que l’on déguste chaque année avec gourmandise.





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