Frédéric Gambari, enthousiaste et sensible dans la première symphonie pour orgue de Widor

C’est avec un grand enthousiasme, beaucoup de sensibilité et une pétillante vitalité que l'organiste Frédéric Gambari a fait découvrir à l’auditoire la première symphonie en ut mineur de Charles-Marie Widor, au programme de son concert, ce jeudi 29 mai, jour de l’Ascension, en l’église-cathédrale d’Orange. 

Cette symphonie peu jouée, composée en 1879 par un Widor de 26 ans, alors qu’il vient d’être nommé suppléant de Lefébure-Wély à l’orgue Cavaillé-Coll de St Sulpice à Paris, comprend sept mouvements étonnants. 


Les spécialistes parlent plutôt de suites que de symphonie à proprement parler et évoquent une œuvre en hommage à Bach. On retrouve cette atmosphère dès le prélude que Frédéric Gambari joue sur les très beaux fonds de l’orgue. Jeux plus clairs pour le second mouvement allegretto puis survient un intermezzo très animé où les jeux d'anches entrent en scène. L’alternance du discours successivement sur deux claviers aux sonorités bien distinctes, où des octaves furtives fusent comme des éclairs, donnent à ce mouvement une allure de course haletante. L'adagio qui suit permet de reprendre son souffle, tout en appréciant les jeux romantiques, gambe et voix céleste. Le tutti de l’orgue se déchaîne ensuite dans une marche pontificale triomphale avant de retourner au calme dans une méditation où la flûte se détache sur des fonds doux, dans un rythme de barcarolle. Retour à Bach pour la fugue finale au thème présentant de grands intervalles et devenant de plus en plus tendue. Elle s’épanouit dans une cadence inattendue faisant appel à toutes les ressources de l’orgue. 


Pendant près d’une heure, Frédéric Gambari a su tenir en haleine les auditeurs, montrer dans cette œuvre contrastée toutes les beautés de l'orgue Quoirin d’Orange avec un talent consommé. Le public ravi a réclamé un bis. Frédéric Gambari lui répond par un merveilleux choral de Leipzig de Jean-Sébastien Bach : Nun Komm, der Heiden Heiland BWV 659 (Viens maintenant, sauveur des païens).


Frédéric Gambari jouera à nouveau cette étonnante et attachante première symphonie opus 13 de Widor en l’église Saint Laurent de Marseille dimanche 8 juin à 17h  et en la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 22 juin à 16h, dans le cadre des auditions d’orgue de la cathédrale.  



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