Chorégies : Une mémorable 15ème édition de Musiques en fête au Théâtre antique

Yvan Cassar dirigeant la marche impériale de Stars Wars avec un sabre laser ! 

Quelle belle soirée d'été ! Musiques en fête, le grand show annuel réglé par France Télévisions, dans une joie communicative, a fait fredonner à tous les plus beaux airs classiques, de musiques de film et de variétés sous un ciel, cette fois-ci, resté bien sage et sans nuages. 


Sur scène et sur les gradins, dans le théâtre antique plein, l’atmosphère électrique et survitaminée faisait monter encore la température, chaleur thermostat max, stimulée par les centaines de jeunes chanteurs de Pop the opera, au pep’s contagieux. 



Pour sa 15ème édition, Musiques en fête a rempli toutes ses promesses et pétillait comme jamais, agencé par les désormais experts Pascale Depouridis, Alain Duault et Emilie Bontemps le programme a fait appel à des musiciens exceptionnels. Pour faire oublier l’absence du chef Luciano Acocella, quasi titulaire du poste depuis la première édition, ce sont cinq chefs prestigieux qui ont dirigé le super orchestre national de Lyon, les irremplaçables chœurs de Parme, de Montpellier et la maîtrise des bouches du Rhône : Didier Benetti, Pierre Bleuse, Yvan Cassar, Clément Lonca et Ariane Matiakh. Un régal. 



Une pléiade de ténors a fait vibrer le théâtre antique dans des airs de bravoure, tel le mexicain Arturo Chacon-Cruz dans le Trouvère
(opéra à voir aux Chorégies le 6 juillet), le ténor chilien Diego Godoy, magnifique dans I due foscari de Verdi, le franc-comtois Léo Vermot-Desroches extraordinaire dans le Werther de Massenet, le toulousain Kevin Amiel impérial dans le spectaculaire Turandot, en trio avec la superbe soprano franco-allemande Camille Schnoor et la grande basse géorgienne, Nika Guliashvili. Cette année, le Te Deum de Tosca a été superbement servi par la voix dramatique du baryton polonais Tomasz Kumiega.



Apparition fugitive de Marc Lavoine dans son top tube à succès "Elle a les yeux revolver".



Les envolées stratosphériques des sopranos ont fait pâmer le public, avec la soprano albanaise Ermonela Jaho chez Maria stuarda de Donizetti et Thaïs de Massenet, conjuguant présence et puissance magique, le public fond.



La soprano française Lucie Peyramaure, émouvante dans la Force du destin de Verdi (opéra à voir également aux chorégies le 20 juillet)


et l’enchanteresse mezzo-soprano belge Florine God, dans la succulente Mélodie du bonheur de Rodgers avec l’impeccable Maîtrise des Bouches du Rhône.


Moment émotion avec la soprano orangeoise Aurélie Jarjaye évoquant la regrettée Nicole Croisille dans “téléphone moi, et dis-moi que tu m’aimes”.



Et ça saute et bouge avec le Studio Dance School avec Anne Sila, finaliste de The voice dans Fame.



Bon sang ne saurait mentir, mention spéciale pour Neïma Naouri, fille de Laurent Naouri et Natalie Dessay, qui a embarqué tout le monde dans New-York New-York avec le swinguant Pierre Genisson à la clarinette, puis dans la si étrange et envoûtante musique de Morricone dans le Bon, la brute et le truand.


Les instrumentistes ont mis l’ambiance : Jeanne Gollut et sa Flûte de Pan dans Rabbi Jacob,




le pianiste Alexandre Tharaud a réveillé les Moulins de mon cœur de Michel Legrand et les petites lumières bleues au poignet des spectateurs…


Côté grognon, on a aimé moyennement, la sonorisation qui s’enhardit d’année en année, travestissant les voix, les instruments, les privant de leur timbre naturel si magnifique. 



Après le Mambo n°5 ébouriffant de Perez Prado par le Studio dance school, la fête se clôturait avec le final du Faust de Gounod, le finale bondissant du concerto pour violoncelle de Dvorak, enlevé prestissimo par Anastasia Kobekina et, bien entendu, par le traditionnel Libiamo de La Traviata dans des fusées d’argent et d’or.






 



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