Les Chorégies, c’est parti ! Ce vendredi 13 juin, la danse vient de faire une entrée époustouflante et contagieuse, pour la première fois à Pop the opera ! Sur un argument étonnant, une centaine de jeunes collégiens et lycéens danse comme des pros : On raconte qu’en 1518 à Strasbourg, une femme se mit à danser frénétiquement, dans la rue, imitée bientôt par la foule. Une histoire qu’Eugénie Andrin a transposée dans son œuvre Breathe, Breathe (respiration) au temps du Covid où les masques et la respiration sont des marques indélébiles de la pandémie.
Sur la scène du théâtre antique, dans sa chorégraphie inventive, vive et collective, la fièvre de la danse se propage à un, puis à des dizaines et enfin à une centaine de danseurs. Remarquables de rythme, de souplesse et de vivacité, ce ne sont pourtant pas des pros, mais des adolescents de cinq collèges et deux lycées des Bouches du Rhône et du Vaucluse. Les cinq danseurs de la Cie Eugénie Andrin ont réalisé là un travail remarquable, entraînant dans leurs sillage virevoltant cette troupe d’un jour, façonnée au cours de l’année scolaire. La beauté des lumières de Laurent Castaingt et la bande son haletante, au rythme irrésistible de Clément Althaus, rendent les tableaux plus intenses et renforcent l’émotion. Après l’évocation du confinement de la population par un cordon sanitaire, peu à peu la joie revient. Chenille géante, rondes, fraternité et liberté s’expriment dans une danse folle qui célèbre le retour à la vie. Une pluie de masques, enfin inutiles, tombent en tourbillonnant du haut du théâtre antique, dans la liesse générale.
Dans la première partie, ce sont les voix juvéniles qui étaient à l'honneur avec un chœur formidable, introuvable ailleurs, composé de 700 collégiens aux T-Shirts verts, oranges et violets siglés Pop the opera, venus de vingt lycées de la région Sud : bucco-rhodaniens, vauclusiens, varois et azuréens. D’une seule voix, tantôt à plusieurs, ils n’ont pas quitté des yeux Victor Jacob, leur chef, chantant par cœur et enthousiasme pendant une bonne heure. Soutenus avec talent par la pianiste Lucie Favier, le percussionniste homme-orchestre Didier Benetti et le directeur artistique, Jean-Marie Leau à la guitare. Des épisodes musicaux, aux tonalités contrastées, dans lesquels la variété se marie au classique. Le public, (3500 personnes) a successivement vibré, pêle mêle, entre-autres, à l’Hymne à la joie de Beethoven, la Coupo santo, Donna donna de Cloclo, Foule sentimentale de Souchon, La flûte enchantée de Mozart, Chim chiminey de Mary Poppins, Madama Butterfly de Puccini, Asimbonanga de Johnny Clegg, Bella Ciao et un pot-pourri (medley) des titres de Dalida : Gigi l’amoroso, Come prima, Bambino, Laissez-moi danser… Un régal, une fraîcheur et une spontanéité qui ont séduit un public composé notamment des familles des artistes en herbe, admiratifs et conquis par le talent des enfants. Des tonnerres d’applaudissements ont fusé à l’adresse des jeunes chanteurs et des jeunes danseurs, mais aussi à leurs talentueux accompagnateurs et à leurs enseignants qui ont accompli encore une fois un bel exploit. Un “miracle” renouvelé depuis la création de Pop the opera en 2017, sur une idée originale de Jean-Louis Grinda, directeur des Chorégies.
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