![]() |
Photo Philippe Gromelle |
Angelin Preljocaj
et ses 26 danseurs, acclamés au pied de l’antique grand mur, par plus de cinq
mille balletomanes enthousiastes, restera une image forte de cette édition 2025
des Chorégies. Après deux heures d’une version créative du Lac des Cygnes de Tchaïkovski,
le public admire sans réserve cette transposition au cœur de la problématique
écologique actuelle. Ainsi pour la 200ème représentation depuis sa création en
2020, le ballet interpelle toujours. La princesse Odette, convertie écolo bon
teint, alors que Siegfried, son amoureux, est fils du PDG d’une entreprise
spécialisée dans le forage pétrolier… Mélange explosif, ça craint !
![]() |
Photo Philippe Gromelle |
Preljocaj ne renie
rien des traditions mais apporte sa sensibilité forte au service d’une
imagination fertile. Pieds nus, ou presque, dans un doux clair-obscur, se
reflétant sur le miroir-lac de la scène, les ballerines vêtues d'un tutu
revisité, sont merveilles de grâces et ravissent dans la danse des cygnes, des
petits cygnes ou des coupes. Mirea Delogu en
Odette/Odile est saisissante de sensibilité, Leonardo Cremaschi un Siegfried
tout de passion extravertie et Elliot Bussinet, un Rothbart noir à souhait.
Tous évoluant, charmant de gestes fluides, enveloppants, ou de frôlements,
caresses, étreintes sensuelles qui le disputent aux combats virils, courts et
violents, dans une esthétique unique.
![]() |
Photo Philippe Gromelle |
Preljocaj insère dans son ballet des espaces de musique électro : “ pour contrebalancer la musique de Tchaïkovski, j'ai commandé au groupe 79 D une musique électronique qui nous ramène à cette atmosphère industrielle, mais avec des tonalités raccord avec Tchaïkovski “.
Ces
sortes de respirations, tantôt ralenties, extatiques, poétiques, tantôt
survoltées, démoniaques, donnent l’occasion au ballet d’arborer des couleurs
pastel, de lancer les bras dans des figures géométriques infinies et d’un
ensemble parfait. Pures fééries.
Francis Pabst
![]() |
Photo Philippe Gromelle |
Commentaires