Une Bohème intense à l'Opéra Grand Avignon

Ovationnés par un théâtre archi-plein, les solistes de La Bohème ont été totalement habités, évoluant dans une mise en scène accomplie, avec des voix en état de grâce. 

A commencer par Florian Laconi en Rodolfo, atteignant des sommets d'intensité vocale. Sa voix d'argent évolue avec une aisance confondante dans tous les registres. Ses accents justes et poignants donnent la chair de poule. Quand Brigitta Kele, Mimi émouvante, mêle sa voix colorée à celle de Rodolfo, dans le duo passionné du 1er acte, les frissons parcourent la salle.

Le public avignonnais a découvert Cristina Pasaroiu dans sa prise de rôle de Musetta. Belle voix prenante et beau tempérament. Comme il a apprécié de réentendre les superbes voix d'Ugo Guargliardo (Colline) Lionel Lhote (Marcello) et Yann Toussaint (Schaunard) et de Lionel Peintre (Benoît).

Par l’entremise du décor épuré, composé de quelques panneaux géométriques astucieusement agencés et éclairés, la metteuse-en-scène Nadine Duffaut confère aux personnages de La Bohème une présence folle et une incroyable vivacité. Le plateau tournant crée une sensation de continuité, mais aussi d'inexorabilité, dans une merveilleuse fluidité. 

 Le chef Balàzs Kocsàr ne s'en laisse pas conter, il refuse les mièvreries, fait avancer l'action dans des tempis soutenus. Sous son impulsion, l'Orchestre Régional Avignon Provence (comme les chœurs et la Maîtrise) est formidable d'énergie, de couleurs, de passion, titillé et emporté par les cuivres et les bois, mais aussi de sensibilité réaliste dans des tapis de cordes somptueux.





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