Un trio inoubliable, Nicolas Angelich, Martha Argerich et Myung Whun Chung |
Éole s'est enfin essoufflé ! Le concert symphonique des trois
stars s'annonce exceptionnel. Paraît Myung Whun Chung. Un tonnerre
d'applaudissements fuse. Vite, dès que s'abat sa baguette magique,
le monde enchanté de la musique surgit, comme une évidence.
L'orchestre Philharmonique de Radio France, que Chung dirige pour la
dernière fois en qualité de directeur musical, laisse éclater les
fulgurances du Carnaval Romain de Berlioz : un festival de
rythmes bouillonnants et cuivrés.
Vient le concerto pour deux pianos de Poulenc. D'un pas mesuré,
Martha Argerich s'avance sous les ovations vers les claviers,
accompagnée de Nicholas Angelich, tandis que le chef Myung Whun
Chung, se fraie humblement un passage dans l'orchestre. L'instant est
savoureux. Martha Arguerich lance avec une sûreté et une pugnacité
incroyables, les folles envolées chromatiques de l'allegro, Chung
appuie avec délectation sur ses couleurs fauves à la Stravinski.
Frais larghetto Mozartien puis final Gershwinien débridé, coulent
naturellement sous les doigts des deux pianistes. Le public ne veut
pas les lâcher. A force de rappels, ils jouent un Rachmaninov à
trois, avec le chef ! Moment culte.
La présence magnétique de Chung électrise les musiciens, parcourt
la symphonie avec orgue de Saint-Saëns (écrite à la mémoire de
Liszt) de bout en bout. Après le do majeur éclatant du final dans
lequel l'orgue (Christophe Henry) et l'orchestre s'unissent en un
large fortissimo, le public exulte. En guise d'au revoir, il agite
des petits bâtonnets lumineux multicolores en l'honneur du chef,
tout ému. La foule trépigne, en veut encore. Alors l'ouverture de
Carmen fait irruption, cavalcadant comme jamais. Merci Maître
Chung !
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