David Kadouch, Samuel Jean et l'Orchestre Régional Avignon Provence ouvrent avec classe la saison symphonique

David Kadouch et Samuel Jean sous les applaudissements chaleureux

“Alexandre Tharaud, éternel jeune homme...” titrait la brochure du concert d’ouverture de la saison 2015/2016 de l’Orchestre Régional Avignon Provence, ce vendredi 16 octobre à l’Opéra Grand Avignon. Au grand dam de ses aficionados, le pianiste, souffrant, n’est pas venu. C’est un autre jeune homme qui l’a remplacé pour interpréter le 9ème concerto pour piano et orchestre de Mozart, dédié à Mademoiselle Jeunehomme, en la personne du talentueux David Kadouch. Même s’il a déjà remplacé au pied levé des grands artistes comme Murray Perahia ou encore Lang-Lang, ce n’est sans doute pas la vocation première de David Kadouch, “révélation jeune talent” des Victoires de la Musique 2010 et “jeune artiste de l’année” des Music Awards 2011…

David Kadouch, simple et direct dans le concerto n° 9 de Mozart


“Le filage s’est merveilleusement passé, il était tout de suite à l’aise” glisse le chef, Samuel Jean. Bon augure… Et au concert, en soirée, c’est le meilleur que le pianiste a donné. Simple et direct au premier mouvement allegro, jusqu’à l’étonnante cadence. Puis Kadouch devient plus intense dans l’andantino en ut mineur, à la tonalité dramatique, mais son jeu reste dépouillé pour aller à l’essentiel. Même sobriété dans le rondo final, enjoué et rythmé. Toutefois l’artiste ne laisse pas de côté les élans chaleureux et brillants de la partition.

David Kadouch se régale, le public aussi...

Un bis vient récompenser les mélomanes : “Bonsoir” dit timidement David Kadouch “je vais vous jouer une valse de Scriabine”. Ah, que le monde merveilleux de Scriabine sous les doigts de David Kadouch devient irrésistible… Car sa virtuosité n’est pas gratuite, elle conduit dans un ailleurs sensible et passionné, où les enchevêtrements rythmiques et mélodiques tourbillonnent gaiement.

David Kadouch, après le bis : Valse de Scriabine



Cette première partie du concert s’ouvrait avec “La Bataille de San Romano” de Pascal Zavaro. Une grand fresque musicale s’inspirant d’un triptyque du peintre Paolo Uccello (14è. S) L’orchestre Régional Avignon Provence déploie avec faste les couleurs d’une orchestration riche, parsemée de cuivres combattants et de cordes implacables. Débutant par la description d’une plaine désolée et triste, l’oeuvre s’anime peu jusqu’à résonner des chocs des lances assassines, des galops haletants, pour retomber dans le silence d’un sanglant théâtre de désolation. Une musique contemporaine, aux accents déjà classiques, qui a étonné mais que le public a finalement aimé, tout heureux d’avoir survécu au combat...

L'Orchestre Régional Avignon-Provence autour de son chef, Samuel Jean

Dans la seconde partie, Samuel Jean aborde avec l’ORAP la 8ème symphonie d’Antonin Dvorak. Le chef, à l’agenda bien rempli, vient de signer un nouvel enregistrement qui fait fureur (chez Deutsche Grammophon s’il-vous-plaît) avec la soprano Julie Fuchs et l’Orchestre National de Lille, intitulé Yes ! dirige toujours avec autant de fougue et de passion. Et ce n’est pas ce qui manque chez Dvorak, particulièrement bien servi… et chacun de croire un instant qu’il est devenu slave dans l’âme, dès le premier mouvement agreste et printanier, au second profond et mélancolique ou au troisième mouvement dansant, allegro grazioso, si typique.
Sur sa lancée, Samuel Jean s’implique à nouveau dans la déchirante danse slave op.72 n°2 de Dvorak pour un premier bis, puis fait vibrer les cordes sensibles (au propre et au figuré) en terminant avec l’émouvante, et célébrissime valse triste de Sibelius…


Vivement le prochain concert !...


Vendredi 13 novembre 2015 à 20h30


AMERICA ! (Les rythmes du Nouveau Monde)


Leonard Bernstein
On the Town, Three Dance Episodes


George Gershwin
Catfish row, suite de Porgy and Bess


Aaron Copland
Music for the Theatre


George Gershwin
Rhapsody in blue


Direction et piano : Samuel Jean


Réservations 04 90 14 26 40

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