"Belle Epoque" perle du romantisme... Un CD avec le harpiste Emmanuel Ceysson, l'Orchestre Régional Avignon Provence, Samuel Jean : direction


Presque deux ans, le harpiste Emmanuel Ceysson enchantait le public avignonnais dans deux concertos pour harpe et orchestre qui étaient, pour beaucoup, des découvertes : Le concerto d'Henriette Renié et celui de Théodore Dubois.

Presque deux mois, ce surdoué de la harpe rejoignait le Metropolitan Opéra de New York, son nouveau poste de harpe solo... Il vient de l'étrenner avec l'une de ses parties de harpe préférée : Tannhauser de Wagner.


Heureusement, avant de partir sous d'autres cieux, Emmanuel Ceysson a enregistré avec l'Orchestre Régional Avignon Provence, un album intitulé "Belle Epoque" où il reprend deux oeuvres qu'il avait interprétées lors de son mémorable concert donné, avec l'ORAP en Avignon, le 23 novembre 2013. A savoir, les deux concertos qu'il affectionne tout particulièrement, ceux d'Henriette Renié et de Théodore Dubois. Un enregistrement réalisé avec le concours du Palazzetto Bru Zane, le centre de musique romantique française dont le siège est à... Venise. Et où Emmanuel Ceysson a gravé deux autres oeuvres peu jouées : le Concertstück pour harpe et orchestre de Gabriel Pierné et le Morceau de concert pour harpe et orchestre de Camille Saint-Saëns.


A la suite du concert du 23 novembre 2013, on pouvait lire dans Musiques en Provence au sujet du concerto d'Henriette Renié : 


"Le concerto pour harpe et orchestre (composé en 1901) d'Henriette Renié, concertiste, professeur de harpe et compositeur du début du XXème siècle, peut couler dans des oreilles neuves. Une vraie découverte. Emmanuel Ceysson s'y trouve comme un poisson dans l'eau, il s'exprime avec spontanéité et fraîcheur, sa joie est communicative. Premier mouvement, le harpiste soutient avec énergie le dialogue avec l'orchestre dans de beaux élans, comme dans les grands concertos romantiques. L'andante qui suit débute par la harpe seule. Soutenu par les cordes, dialoguant avec les vents, le discours, après un envol passionné, se poursuit dans un calme plus serein. Le final transporte avec son rythme précipité, entrecoupé de syncopes, de passages virtuoses et de flots d'arpèges. Emmanuel Ceysson, par son engagement tout entier, captive l'auditoire et lui fait découvrir ce concerto attachant, dans lequel la harpe rutile de mille feux".





Et au sujet du concerto de Théodore Dubois :

" Plus court, plus concis, plus classique, le concerto débute par un solo de cor. La harpe entre en douceur sur un rythme ternaire, elle dialogue avec le violon solo. Une sorte de choral entame le mouvement lent, le thème délicat, énoncé à la harpe, est repris par l'orchestre sous les accords arpégés de la harpe qui scintille. Il se clôt avec des cordes perlées d'harmoniques, des notes égrenées lentement, quelques phrases au violon, arpèges douces. Quelle poésie ! Dubois termine son concerto en forme de toccata. La harpe mène la danse, étincelle, dans un bouquet final somptueux. Le public exulte..."




Dans la même ambiance romantique, le Concertstück de Pierné est une petite merveille où le dialogue harpe et orchestre est savoureux, comme le Morceau de concert de Saint-Saëns, bien charpenté, mais où les thèmes, limpides, soutiennent le discours brillant.

Dans ce nouvel opus numérique, souffle l'esprit fin XIXème siècle, début XXème, avec son parfum léger, restitué avec simplicité et ferveur par l'orchestre Régional Avignon Provence. A sa tête Samuel Jean donne une lecture des oeuvres, précise, dynamique, sans boursuflures, sans débordements, laissant respirer à loisir le harpiste. Bien entouré, Emmanuel Ceysson, fait jaillir de ses cordes de cristal, son bouillonnement intérieur, sa poésie chatoyante. La prise de son est proche, captant parfaitement la harpe comme les éléments solistes et les tutti. Une belle escapade dans un monde musical rare... Ah, vraiment, quelle belle époque  !



" Belle Epoque "
Emmanuel Ceysson, harpiste
Orchestre Régional Avignon Provence
Direction : Samuel Jean
Label : Naïve (date de sortie : mai 2015)

www.naive.fr





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