Avant même le premier opéra, les Chorégies 2015 ont débuté par
le concert lyrique de la soprano russe Ekaterina Siurina et du ténor
maltais Joseph Calleja. L'orchestre National de Lyon était placé
sous la baguette alerte du chef italien, Enrique Mazzola.
Dès les premières mesures du prélude d'Adriana Lecouvreur de
Francesco Cilea, tout de poésie et de finesse, le ton de la soirée
était donné. Dans l'air de Maurizio qui suit, Joseph Calleja joue
des nuances et de la voix de tête, parfaitement maîtrisée. Puis il
enlève avec légèreté l'air du Duc de Mantoue de Rigoletto, et un
Verdi (Macbeth) dramatique et profond, enfin l'incontournable « E
lucevan le stelle » de Tosca dans de beaux contrastes, et
toujours dans la retenue.
Ekaterina Siurina, dans le célèbre air de Gilda, assure avec
aisance et assurance dans tous les registres. Dans l'air de Norina de
Don Pasquale, sa voix ample, ses aigus naturels, enchantent. Ses
qualités vocales transpirent sans ostentation, cisèlent les
contours avec précision, dans La Somnambula de Bellini. Chante
Musetta de La Bohème avec une passion maîtrisée.
Ensemble, ils abordent des extraits de l'Elisir d'Amore avec
légèreté, donnent une version toute personnelle de Roméo et
Juliette de Gounod. Avec « Je veux vivre » de
Juliette, très haché et « Ah, lève toi soleil »,
de Calleja sec et un peu heurté. Mais leur duo, Nuit d'hyménée,
est magnifique.
Dans une belle prestation, l'Orchestre National de Lyon a révélé
un grand dynamisme dans l'ouverture de Don Pasquale, l'intermezzo de
I Capuleti e i Montecchi de Bellini, supporté avec sang froid
l'accompagnement inopiné des bruyants jets de la base aérienne (basse
aérienne ?) pendant l'ouverture de « Roberto Devereux »
de Donizetti...
Trois bis : La chanson napolitaine « O sole mio »
pour Calleja, « mio babbino caro » de Puccini pour
Siurina, enfin en duo, un extrait de Don Pasquale de Donizetti.
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