En attendant le 150ème anniversaire des Chorégies en 2019, la première programmation du directeur Jean-Louis Grinda en 2018, et la
dernière programmation totalement verdienne de Raymond Duffaut
(ancien directeur des Chorégies) pour cet été 2017, les deux metteurs en scène Charles Roubaud pour Rigoletto et Paul-Emile Fourny pour Aïda, ont présenté les maquettes des scénographies retenues pour cette prochaine édition.
Rigoletto (8 et 11 juillet 2017, Théâtre Antique) Orchestre Philharmonique de Radio-France, Mikko Franck
Rigoletto (8 et 11 juillet 2017, Théâtre Antique) Orchestre Philharmonique de Radio-France, Mikko Franck
Charles Roubaud présente la maquette de la scénographie, imaginée
par Emmanuelle Favre : « la principale pièce du décor
est la représentation d'une marotte déchue, posée à terre. Ce
sceptre grotesque, la langue pendante, va se transformer par la vidéo
(Virgile Koering), tout au long de l'opéra. Dès le départ, dans
cet acte très animé et festif, elle va se coloriser. Certains
personnages seront crachés par la bouche et arriveront sur scène
par la langue, conçue comme un toboggan... Puis elle se transformera
en maison, puis en salon du Duc au second acte, enfin au troisième
acte, le visage disparaîtra dans l'ombre laissant le bâton
horizontal de la marotte éclairé, suggérant les rives du Mincio et
l'auberge délabrée où va se nouer le drame... » explique
le metteur en scène.
Charles Roubaud, toujours accompagné de sa fidèle costumière Katia Duflot, a imaginé transporter l'action pendant les années folles : « comme à la renaissance où se déroule l'action habituellement, les années 20 sont aussi une époque de renouveau des mouvements artistiques : art déco, mouvement surréaliste, cabarets de Montmartre et Montparnasse, music-hall, opérette, mode, littérature, explosent... deux époques comparables qui se prêtent bien à la transposition ».
Charles Roubaud, toujours accompagné de sa fidèle costumière Katia Duflot, a imaginé transporter l'action pendant les années folles : « comme à la renaissance où se déroule l'action habituellement, les années 20 sont aussi une époque de renouveau des mouvements artistiques : art déco, mouvement surréaliste, cabarets de Montmartre et Montparnasse, music-hall, opérette, mode, littérature, explosent... deux époques comparables qui se prêtent bien à la transposition ».
Aïda (2 et 5 août 2017, Théâtre Antique) Orchestre National
de France, Paolo Arrivabeni.
Paul-Emile Fourny, venu tout spécialement de Metz, mettra en scène
Aïda pour la première fois, et sans projections vidéo, à Orange.
Il présente sa scénographie, conçue avec le décorateur Benoît
Dugardyn : « Ce sont des éléments de symboles de l’Égypte
antique qui seront représentés, répartis sur la scène, posés sur
des socles noirs. On sait que lors de la création de l'opéra de
Verdi, au Caire en 1871, l'égyptologie battait son plein depuis la
campagne d’Égypte de Napoléon (1798/1801). Un point culminant
était atteint lors de l'érection de l'obélisque de Louxor, place
de la Concorde à Paris, en 1836. Il avait été offert à Charles X
et à la France, dès 1830 par le vice-roi d'Egypte, Méhémet-Ali.
C'est pourquoi, certaines scènes seront en costumes égyptiens, et
d'autres en costumes second empire, des années 1830. Ils seront
puisés dans les créations de feu Jean-Pierre Capeyron concepteur de
costumes, pour les premiers, et réalisés par Giovanna Fiorentini,
pour les seconds ».
Le directeur des Chorégies a ensuite souligné la qualité des
interprètes choisis : « la voix exceptionnelle de
Nadine Sierra (Gilda) et de Leo Nucci (Rigoletto) ». En
effet, ils ont été tous les deux ovationnés à la Scala en janvier
2016, à tel point que leur duo « Si vendetta » a
été bissé, fait exceptionnel à la Scala, car depuis Toscanini, il
est interdit de bisser dans Verdi... Et aux Chorégies, Si vendetta
avec Leo Nucci a même été trissé ! Un
moment exceptionnel à revivre cet été. Le baryton italien de 75
ans, emblématique Rigoletto, y fêtera ses 50 ans de carrière, tout
en abordant pour au moins la 500ème fois son rôle fétiche.
Quant à Aïda, : « Sondra
Radvanovsky est dans une forme exceptionnelle, et Marcelo Alvarez
tout simplement le meilleur ténor du monde dans ce répertoire »
s'enflamme Jean-Louis Grinda, : « Notre
travail, c'est de produire quelque chose qui se consomme
instantanément, puis qui s'oublie. Alors, venez partager et
recharger votre mémoire. Notre ambition c'est de le faire, comme le
disait Jean Vilar, avec la plus haute qualité pour le plus grand
nombre ».
Commentaires