Une neuvième d'anthologie du maître de Bonn était annoncée avec
le maestro Chung, à nouveau à la tête du Philharmonique de Radio
France. Espoirs refroidis. Le directeur artistique honoraire de la
phalange parisienne a livré une symphonie très contrastée. Et la
célèbre frise Beethoven de Klimt, projetée sur le grand mur,
explicitait à sa manière le texte de Schiller, donnant à voir la
musique : l'hymne à la joie, le chœur des anges du paradis et
le baiser au monde entier avec ses deux êtres enlacés. Beau,
peut-être un peu trop pour fusionner vraiment avec Beethoven.
Chung ouvre l’œuvre avec un tempo assez lent. Beethoven précise :
allegro ma non troppo, mais le tempo choisi n'impose pas la tension
requise et le pocco maestoso est à la peine. Suit le scherzo et son
novateur coup de timbales, l'orchestre est plus soudé, la tension
plus papable. Le troisième mouvement, adagio molto e cantabile,
monte, serein dans le soir d'été. Vient le dernier mouvement, avec
le célébrissime « Hymne à la joie ». Après l'énorme
accord dissonant qui le débute, sous dimensionné par Chung, belle
entrée de la basse Samuel Youn « O freunde », suivi par
les autres solistes, le ténor Robert Dean Smith, la mezzo-soprano
Sophie Koch et la soprano Ricarda Merbeth. Un quatuor vocal qui fait
le job comme l'excellent chœur de Radio France. Mais ce soir, pas de
grand frisson ni de souffle inspiré. Le public a adoré, après de
nombreux rappels, Myung Whun Chung redirige en bis les dernières
mesures du final.
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