Chorégies d'Orange : Les révélations classiques de l'Adami plébiscitées par un public enchanté !


Les cigales, c'est classique en Provence, mais certainement pas une révélation. Pourtant elles étaient encore là, pensant concourir lors du concert des Révélations Classiques de l'ADAMI dans la Cour Saint Louis, sûres de leur talent... Heureusement, les quatre chanteurs et les quatre instrumentistes sélectionnés par l'ADAMI (qui gère les droits des artistes) ont vite fait oublier ces stakhanovistes de la crécelle.

Accompagnés par Sophie Teulon et Tanguy de Williencourt au piano, voici les artistes lyriques. De son timbre velouté, Eva Zaïcik, mezzo-soprano, chante avec naturel et clarté, « Près des remparts de Séville » de Carmen, ravit dans la Dame de pique. La basse Nathanaël Tavernier chez Rossini, Ibert et Halévy, fait apprécier sa noire et profonde voix. Pauline Texier, soprano, déroule ses guirlandes dans « les oiseaux dans la charmille » d'Offenbach avec aisance, dans des aigus stratosphériques et bien agiles. Enfin, le ténor di grazia Blaise Rantoanina, voix argentée bien placée, au vibrato idéal, séduit dans l'Elixir d'Amour de Donizetti et « Au mont Ida » d'Offenbach.


Côté instrumentistes, le violon d'Irène Duval, sensible et romantique, joue avec beaucoup de délicatesse la berceuse de Fauré, et de tempérament la danse espagnole de De Falla. Amaury Viduvier, as de la clarinette, sait tout jouer et le montre dans la Carmen Fantaisie de Sarasate, et surtout dans l'hommage à De Falla de Kovàcs, sans faille et avec cœur. Le pianiste Tanguy de Williencourt a osé la poésie dans la ville avec « La Cathédrale engloutie » de Debussy, sombre, puis lumineuse et pure, rafraîchissante comme l'eau claire.

Stupéfiant violoncelliste, Bruno Philippe, précis et sensible, rivalise d'agilité avec Irène Duval dans la passacaille de Haendel transcrite par Halvorsen, avant de partager brillamment la sonate à Kreutzer de Beethoven, initialement pour violon, avec Tanguy de Williencourt. Après une séquence enchanteresse avec le duo féminin Texier/Zaïcik dans « sous le dôme épais » de Lakmé, où leurs deux voix se fondent exquisement, et un profond et serein trio de Brahms, avec piano, violoncelle et clarinette, tous se retrouvent en octuor avec un joyeux Offenbach tiré de La Périchole. De vraies révélations, plébiscitées par un public enchanté.


Commentaires