Chorégies d'Orange : Récital Florian Sempey, toutes les couleurs du baryton



Juste avant Rigoletto, 18h samedi, la cour Saint-Louis est comble, mais le public n'est pas seul... Les cigales sont réglées sur stridulations maxi, et le soleil pousse la température,  thermostat 38°. On ne peut pas dire que les conditions soient idéales pour un récital. Pourtant, le baryton Florian Sempey va démontrer le contraire, plus d'une heure durant. Avec Jeff Cohen, la star des pianistes, qui sait accompagner comme personne, à l'instar d'un Gérald Moore, le baryton Florian Sempey montre toutes les couleurs de sa voix dans un voyage lumineux chez Haendel, Mozart, Gounod, Massenet, Meyerbeer, Donizetti et Rossini.


Sa remarquable clarté, sa projection parfaite, sa diction impeccable illuminent ses Mozart, purs. Charment aussi chez Massenet et montrent toute l'amplitude de ses moyens chez Meyerbeer, apte à susciter l'effroi comme à distiller quelques douceurs après une légère inflexion.
Son Enrico du Lucia de Donizetti « Cruda, funeste smania » atteint des sommets de puissance, auquel succède bientôt un Rossini léger et sautillant, tiré du Conte Ory. Enfin, l'air du Figaro du Barbier, le célébrissime « Largo al factotum » où la ritournelle « per un barbiere di qualità, di qualità ! »  est dans toutes les têtes. Pas de faille, tout est en place, naturel, dans la solennité comme dans l'accelerando final, qui déclenche des tonnerres d’applaudissements.
En bis, le piano se déhanche, swingue à souhait, le baryton devient plus léger. Florian Sempey danse et chante la joyeuse chanson du Génie, tirée d'Aladin de Walt Disney. Une couleur de plus à l'arc-en-ciel de sa palette.





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