Les Planètes de Gustav Holst, Orchestre National de France dirigé par Jesko Sirvend, tandis que Mars apparaît... |
Impressions après le concert du 4 août 2017 :
La lune, presque pleine, a voulu faire de l'ombre aux Planètes de
Gustav Holst, apportant sa forte lumière bleutée sur le grand mur
du théâtre antique. En outre, pas de méga projection des vidéos
de la Nasa sur toute sa largeur, comme pour la IXème de Beethoven,
mais un format beaucoup plus réduit. Dommage.
Heureusement, il y avait la musique de Gustav Holst. Et le spectacle
était là. Certains n'ont pas quitté des yeux les musiciens :
« moi, j'ai été fascinée par le jeu du timbalier et des
percussionnistes » dit une spectatrice. Beaucoup en effet
avaient reconnu derrière les timbales le chef d'orchestre Didier
Benetti. Et encore : « moi c'est le timbre du célesta
qui m'a fait vibrer » glisse une autre, : « j'ai
admiré le chef qui dirigeait sans partition » s'enthousiasme
un couple de connaisseurs. Bien vu, le chef Jesko Sirvend maîtrise à
merveille le vaisseau amiral de la flotte musicale française, sa
direction est claire, énergique et enthousiasmante. Le somptueux
Orchestre National de France, au complet, affiche des percussions en
nombre : gong, cloches tubulaires, glockenspiel, triangle,
caisse claire, grosse caisse, cymbales, tambourin, xylophone, orgue
et célesta... de quoi forger des sons fantastiques, alternant
puissances telluriques et pages mystérieuses. Comme lors du final,
où la mystique Neptune fait chanter des sirènes lointaines, grâce
à un double chœur féminin qui s'évanouit dans l'espace, alors que
la lumière s'éteint doucement sur l’orchestre. Lors du rappel,
Jesko Sirvend n'oublie pas notre satellite et lui fait un joli clin
d’œil, grâce à Claude Debussy et son magique « Clair
de Lune ».
Annonce du concert du 4 août 2017 :
Uranus |
Plonger dans la voie lactée grâce au vol spatial inédit autour des
planètes Mars, Vénus, Mercure, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune
en 50 minutes chrono, c'est possible avec les Chorégies !
Départ du vaisseau vendredi soir où le grand mur s'ouvrira sur
l'immensité du système solaire grâce aux images vidéo
stupéfiantes de la NASA. Les années lumière sont abolies...
Images et musique mêlés, voilà les ingrédients de ce module
spatial fantastique. Côté musique, le compositeur Gustav Holst a
conçu Les Planètes comme un poème symphonique en sept mouvements,
pour personnifier sept planètes. Très contrastés, ils nécessitent
un grand orchestre symphonique, avec de nombreux cuivres et
percussions. L'Orchestre National de France, sous la direction de
Jesko Sirvend, chef principal de l'Akademische Philharmonie de
Heidelberg, fera rutiler la partition cosmique de Gustav Holst
(1874/1934).
Holst ? Presque inconnu du grand public, et bien que son nom ne
l'indique pas, Gustavus Theodor von Holst est bien né et mort en
Angleterre, d'une famille musicienne d'origine suédoise. Organiste,
pianiste, tromboniste, professeur, chef d'orchestre, il composa une
œuvre qui ne comporte pas moins de 266 numéros, parmi lesquels
figurent huit opéras, trois ballets, une vingtaine d’œuvres
orchestrales et autant de musique de chambre comme une centaine
d’œuvres chorales et d'orgue.
Mais c'est sa suite orchestrale Les Planètes, composée de 1914 à
1916, créée à Londres en 1918, qui devint à elle seule
incontournable du style Holst. A tel point que les compositeurs de
musique de film, tel notamment John Williams, piochèrent dans ce
trésor d'imagination. Pour écrire la musique de Stars Wars, le
célèbre compositeur de musiques de films s'est inspiré notamment
des idées d'instrumentation et des rythmes contenus dans Les
Planètes, en particulier dans le premier mouvement dédié à Mars,
celui qui apporte la guerre. On y retrouve surtout l'ostinato qui
ouvre l’œuvre où
le rythme à cinq temps est marqué, de façon très agressive, par
les violons qui jouent avec le bois de l'archet. Une trouvaille
qui donne un effet saisissant. Le second mouvement plus calme est
dédié à Vénus, celle qui apporte la paix. Le troisième à
Mercure, le messager ailé, prend la forme d'un scherzo très
dynamique. Le quatrième à Jupiter, celui qui apporte la gaîté,
avec fanfares et un hymne à Jupiter. Le cinquième à Saturne, celui
qui apporte la vieillesse, sombre et calme. Le sixième à Uranus le
magicien, une explosion dansée. Et enfin le septième, à Neptune le
mystique, tout en impressionniste douceur avec un céleste chœur de
femmes, (chanté par les chœurs d'Angers-Nantes, d'Avignon, de
Monte-Carlo et de Toulon), qui s'évanouit dans l'espace.
Jupiter |
Les Planètes de Gustav Holst
Départ de la navette spatiale vendredi 4 août à 21h30
Orchestre National de France, direction Jesko Sirvend
Théâtre Antique d'Orange
04 90 34 24 24
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