Orchestre Régional Avignon Provence : Ravel lui va si bien !



Jouer Ma Mère l'Oye de Maurice Ravel avec L'Orchestre Régional Avignon Provence, ce n'était jusque ce 9 février qu'un rêve pour le chef Samuel Jean. Devenu rêve éveillé par la magie des musiciens, excellant dans tous les pupitres, conférant une dimension colorée, poétique et raffinée au ballet si chatoyant de Ravel.

Le plaisir se lisait sur tous les visages, aussi bien dans l'orchestre que dans la salle. Dès le prélude, les cordes bruissantes, le beau chant des violoncelles, du violon solo, de la flûte, puis des bois créent la fameuse atmosphère ravélienne, si enchanteresse. Le plaisir se prolonge avec la mystérieuse et berceuse Pavane de la Belle au bois dormant, où flottent dans le ciel limpide la flûte et la clarinette. Dans le tableau le Petit Poucet, avec les délices du hautbois et du cor anglais, les cordes qui bruissent dans la forêt, les oiseaux joyeux, on frémit de bonheur. L'orchestre est au top. Dans les Entretiens de la Belle et la Bête, clarinette et contrebasson déploient charme ou peur. La laideronnette, impératrice des pagodes, sur un mode oriental suggestif, embarque la harpe, le célesta, le xylophone, la flûte dans une joyeuse marche exotique. Enfin, le Jardin féérique, vraiment extraordinaire, emmène tout l'orchestre dans une lente procession, progressant vers une apothéose qu'on aimerait sans fin... Mais il faut bien revenir ici-bas...


Le concert avait débuté par Siegfried Idyll de Richard Wagner, pour orchestre de chambre. Pièce en mode majeur, mais néanmoins teintée de mélancolie, par moment angoissée. Les cordes peu pleines dans les pianos, excellent dans les mezzo et les quelques emportements de la partition.



En fin de première partie, le 1er concerto pour piano et orchestre de Frédéric Chopin, interprété par le pianiste Giovanni Bellucci laisse une impression constrastée. Après l'interminable introduction orchestrale, pesante à souhait, le piano offre un discours peu fluide, souvent haché, sans legato, laissant peu de place à la veine mélodique chopinienne. Son Chopin beethovénien, s'il est parfois touffu, sait ménager quelques pianos attendrissants, et arriver à de beaux climax tendus. Après un larghetto peu constrasté, le dernier mouvement est plus léger, sans toutefois arriver à conjuger panache et élégance chers au style pianistique de Chopin.

Orchestre Régional Avignon Provence





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