Chorégies : Récital Edgardo Rocha, la voix idéale du bel canto



Velum au dessus des gradins et bouteilles d’eau à l’entrée, les Chorégies se sont mises à l’heure du plein été pour les récitals à la Cour Saint Louis. Malgré ces dispositions appréciées, Edgardo Rocha et son pianiste Bernardo Aroztegui ont eu du mal à trouver un coin d’ombre sur la scène. Cela n’a pas empêché le ténor léger uruguayen de s’envoler avec agilité vers les notes perchées de son répertoire. Un festival Rossini dans lequel Edgardo Rocha tutoyait les contre ut avec vaillance dans les airs extraits de Sémiramis, du Turc en Italie et de Cendrillon, truffés de vocalises acrobatiques aux rythmes trépidants. Le soliste à la voix d’argent, accompagné avec tempérament et délicatesse par Bernardo Arotzegui, s’est aussi confié dans un répertoire de zarzuelas espagnoles avec des compositeurs rares en récital, Obradors, Serrano, Soutello et Vert, des airs du répertoire de mélodies italiennes de Gastaldon et Tosti et de l’argentin Ginastera. Autant de musiques de caractère aux reflets changeants, tantôt enjouées, dramatiques, ou simplement frivoles, où la voix exceptionnellement claire d’Edgardo Rocha se fait tantôt douce, tantôt soleil ou ombre. Elle trompette dans l’air pétillant de Peppe de Donizetti et fait merveille avec notre Léo Delibes dans l’air très aérien de Gérald de Lakmé, et celui, superbe et enjoué, de Chapelou de notre Adolphe Adam : « Ah qu’il était beau le postillon de Longjumeau ! » qu’on a envie de chanter tous en chœur. Heure splendide sous le charme d’une voix bel-cantiste superbe et des musiques colorées du sud, couronnée par un bis chanté du piano par le ténor-pianiste Edgardo Rocha. Bravo ! 




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