Chorégies Récital : Heure exquise avec Karine Deshayes

La mezzo-soprano Karine Deshayes. Une heure exquise de musique. Le récital parfait.


Les temps changent. La Cour Saint Louis rénovée, avec un platane en moins et des gradins en plus, accueillait en ouverture des Chorégies la mezzo-soprano Karine Deshayes et le pianiste Dominique Plancade. Malgré la chaleur et le soleil, les artistes ont donné une heure exquise de musique, un peu à l’écart des sentiers battus.

La Cour Saint Louis rénovée, avec un platane en moins et des gradins en plus. Un écrin idéal pour les récitals lyriques.


Avec trois mélodies de Gounod tout d’abord. Notre mélodiste accompli, servi par une voix sublime, les airs « au soir » et « l’absent », développent des mélodie amples et délicate où la voix tout en nuances s’épanouit. Puis un boléro sautillant et enjoué clôt ces instants merveilleux. L’air de Balkis de la Reine de Saba conclut la séquence Gounod, avec cet instant émouvant, dans une voix pure et lumineuse.

Rossini, mélodiste s’il en est, est à la fête avec trois mélodies, et deux airs d’opéra. Dans Beltà crudele Karine Deshayes détaille avec clarté les ornements, soulève de fulgurantes envolées dans Il risentimento, enfin dans Nizza se nous régale dans un rythme ternaire léger et enjoué. Dans les deux airs d’opéra où Rossini multiplie des vocalises périlleuses dans la fantaisie et l’allégresse, Karine Deshayes reste merveilleusement aérienne.

L’air de bravoure des Huguenots de Meyerbeer montre à nouveau la virtuosité, la vaillance et l’agilité, de la voix de Karine Deshayes, à l’aise dans les trilles et les vocalises, naturellement maîtrisées.

Karine Deshayes et  Dominique Plancade applaudis par le nombreux public de la Cour Saint Louis


Le pianiste Dominique Plancade, au jeu charnu et plein, accompagne à merveille, souligne sans surligner, laisse la chanteuse s’épanouir, sans se faire oublier. Par deux fois, il a donné à entendre son art consommé de soliste dans deux Fantaisies pour piano, celle de Franz Liszt sur des airs de Rossini et celle de Ginzburg sur un thème du Barbier de Séville.

Le pianiste Dominique Plancade

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