Libiamo final avec tous les jeunes artistes de l'Adami sur la scène de la cour Saint Louis |
Le bleu du ciel revenu après la pluie du matin, les fauteuils bleus
de la Cour Saint Louis ont été pris d’assaut par le public, pas
en manque de bleu, ni même de Bleus, mais des jeunes Révélations
Classiques de l’Adami, attendus avec impatience. Quatre chanteurs,
quatre instrumentistes à découvrir ou à redécouvrir car ce ne
sont pas des bleus en musique. Tous ont déjà pu montrer leur talent
confirmé sur les scènes nationales, voire internationales, sont
titulaires de nombreux prix et on remporté des concours, et bien
sûr, tous ont été repérés par les grandes oreilles de l’Adami
qui les révèlent, ce 16 juillet, au public des Chorégies.
Accompagnés par le pianiste Emmanuel Normand, spécialiste
incontesté et apprécié du genre, les solistes entrent en scène,
sans peur bleue, mais offrant toute leur passion. Le baryton Mathieu
Gardon, également saxophoniste et organiste, fait entendre sa voix
naturelle, claire et charpentée dans La jolie fille de Perth de
Bizet et les Noces de Figaro de Mozart. La mezzo-soprano Ambroisine
Bré, entendue lors du grand show de Musiques en fête en juin
dernier, revient avec Mozart et Chabrier, et enchante de sa voix
mozartienne sensible. Le ténor Kaëlig Boché, met au service de
Tchaïkovski et de Gluck sa belle couleur cuivrée, parfaitement
placée. La soprano Marianne Croux, séduit par sa formidable
présence vocale, dans un savoureux air de Franz Lehar et l’Élixir
d’amour en duo avec Kaëlig Boché.
Le quatuor instrumental de Bohuslav Martinù qui ouvrait le concert,
a permis d’entendre ensemble et séparément violon, violoncelle,
hautbois et piano grâce aux parties qui s’écoutent et se
répondent, sous la mélodie entraînante du hautbois. Ensuite, la
violoniste Anna Göckel émeut avec « Souvenir d’un lieu
cher » de Tchaïkovski, suscite l’admiration dans « les
Furies » acrobatiques d’Isaïe et ravit avec le fondant air
« Schön Romarin » de Franz Lehar. Philibert Perrine
transporte l’auditoire dans le monde merveilleux de Poulenc avec un
extrait de sa sonate pour hautbois, puis lance avec passion les feux
de l’amour avec une Romance de Clara Schumann. Le violoncelliste
Aurélien Pascal, au jeu sensible et fondu, vibre aux âmes
espagnoles des De Falla et Granados. Le pianiste Josquin Otal, malgré
les frénétiques cigales, coule un Scherzo n°3 de Chopin, serein,
introverti et somptueux, loin des clichés.
Enfin, comme c’est la tradition, tous les jeunes et talentueux
musiciens se retrouvent ensemble pour un final valsant. Chantant et
jouant le fameux Brindisi de la Traviata : « Libiamo,
Libiamo »... repris en chœur. Vivement les Révélations
classiques de l’Adami 2019...
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