Nuit Russe des Chorégies : Les extraordinaires voix slaves ébranlent les cœurs...



Nuit de musique russe aux Chorégies, un moment enchanteur... Grâce aux compositeurs emblématiques du règne des Tsars : Glinka, Tchaïkovski, Borodine, Rimsky-Korsakov et Rachmaninov, dont l’âme slave si particulière et si attachante imprègne toute leur musique. Elle a bouleversé et enchanté les chorégiens massés en nombre sur les gradins. Diffusée, instillée par les sept solistes, russes et ukrainiens, aux gosiers incroyables qui ont tourné les plus belles pages des opéras russes. 

Durant plus de deux heures, deux sopranos, Oksana Dyka et Olga Poudova, deux mezzo-soprano Ekaterina Goubanova et Ekaterina Sergueïeva, le ténor Bogdan Volkov, le baryton Boris Pinkhasovitch et la basse Vitalij Koaljow ont tour à tour fait revivre le Prince Igor, le Coq d’or, Eugène Onéguine, et encore La Dame de Pique ou Iolanta. Et le maestro Mikhaïl Tartanikov, chef principal du Théâtre Mikhaïlovski de Saint Pétersbourg, a su extraire avec talent, toute la fibre slave de l’Orchestre Philharmonique de Radio France et des trois chœurs, du Grand Avignon, de Monte-Carlo et Nice. Tous, placés sous l’oreille attentive et éclairée de leur compatriote chargée des études musicales aux Chorégies depuis 2001, Kira Parfeevets.

On ne sait que louer, la voix claire et lumineuse du ténor (sans caramel ajouté) chantant l’air de Lenski, celle des soprani (avec une belle projection) passionnées et touchantes dans l’air de la reine ou celui de Lisa, des mezzos émouvantes (à la large tessiture) dans la chanson de Lioubacha ou les chants de la mort, du baryton impérial (à l’émission sans faille) dans l’air de Robert, et de la sublime basse (aussi wagnérienne et verdienne) dans l’air du Prince Gremine... C’est un tout à embrasser, dans une même ovation.

Ajoutons les chœurs qui se sont surpassés dans les irrésistibles et épiques Danses Polovtsiennes de Borodine, et l’orchestre, magnifique de sensualité et de beauté dans Spartacus de Khatchatourian. Final avec l’exceptionnel septuor vocal se mêlant aux chœurs et à l’orchestre dans Iolanda de Tchaïkovski. Après moult rappels, la soirée s’achève avec « Le temps du muguet », chant traditionnel russe repris en chœur sur les paroles françaises du titre russe : « Les nuits de Moscou » librement adaptées par Francis Lemarque. Parfum inoubliable de la Russie éternelle dans le soir d’été provençal.





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