Festival Liszt en Provence : Trompette, bugle et piano, un festival de sons étonnants

Sergeï Nakariakov, bugle et Maria Meerovitch, piano au Festival romantique Liszt en Provence



Deux jeunes artistes russes, et trois instruments ont étonné les nombreux mélomanes attirés par l'originalité de ce troisième rendez-vous proposé par Liszt en Provence. Pas moins de deux instruments pour Sergeï Nakariakov, trompette et bugle, et un grand piano Fazioli pour Maria Meerovitch. 

Le bugle ? Un instrument récent mis au point par Adolphe Sax, l'inventeur du saxophone, au XIXème siècle. Son registre de prédilection est le médium et le grave. C'est donc au fil d'un festival de douceur et de rondeur que le public a été charmé. 

Sergeï Nakariakov, l'un des rares instrumentistes à populariser le bugle en musique classique, et la pianiste Maria Meerovitch, ont abordé Tchaïkovski en ouverture. D'abord avec la trompette, puis avec le bugle dans le fameux air de Lenski (tiré de l'opéra Eugène Onéguine) où toute la sensibilité, et la technique brillantissime de l'artiste se traduisent par des nuances allant jusqu'à l'extrême pianissimo. Piano solo ensuite avec la belle Arabesque de Schumann, jouée vivement et prestement par Maria Meerovitch. Après la Valse Caprice de Schubert, agrémentée des feux d’artifices lisztiens, le bugle revient avec Mozart, revu par un jeune Beethoven, dans sept charmantes variations sur la Flûte enchantée. Puis final de la première partie avec un Schumann sautillant où les notes répétées du bugle ravissent.

Seconde partie. Retour du duo bugle-piano avec la sonate K305 de Mozart. Bijou de précision, de raffinement où le bugle et le piano semblent jouer au chat et à la souris dans une virtuosité remarquable. Le public s'échauffe et les bravos pleuvent. Merveilles du piano solo, l'impromptu n°3 de Schubert suivi de Widmung, coulent sous les doigts agiles de Maria Meerovitch qui soutient ensuite, avec passion, le bugle dans la Fantasiestücke de Schumann. Final virtuose avec la vibrante trompette dans des variations sur Norma (superbe casta diva), de Jean-Baptiste Arban. Bravos soutenus. Un beau bis, avec un frais Poulenc.




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