Chorégies d'Orange : Les jeunes artistes prometteurs de la Scène émergente

 


“ Nous sommes heureux de porter la jeunesse au sein des Chorégies d’Orange “ soulignait Jean-Louis Grinda, directeur des Chorégies, en ouvrant au théâtre des princes, la soirée “Scène émergente”. Ce rendez-vous des jeunes voix montantes, en présence de Raymond Duffaut, grand découvreur de talents lyriques, accueillait trois chanteurs aux voix aériennes, la soprano originaire d’Avignon, Emy Gazeilles, la mezzo-soprano Floriane Hasler et le contre-ténor, qui a étudié l’accordéon au conservatoire d’Avignon, Rémy Bres-Feuillet.

 

Ce dernier, dans des Haendel fort différents fait montre d’un talent maîtrisé, assuré, aussi bien dans le fameux : Ombra mai fu de Serse, souffle long et vibrato épanoui, que dans les vocalises acrobatiques de l’air de Rinaldo : Venti turbini prestate. En outre, sa voix passe avec aisance du baroque à la chanson, se jouant des voix de tête et de poitrine alternées qu’exige le “ je ne t’aime pas “ de Kurt Weill.

 

Le soleil dans la voix de soprano léger d’Emy Gazeilles, qui avait enchanté lors de Musiques en fête, palpite dans l’aérien Sempre libera de La Traviata et l’air de Marguerite de Faust. Chez la mezzo-soprano Floriane Hasler, l'expressivité, la ferveur se déploient dans l'air de Charlotte de Werther et lors du dramatique Cruda sorte de l’Italienne à Alger. Toutes deux dans le duo exquis Au bord de l'eau d'Emile Paladilhe, aux voix enlacées et caressantes, offrent une parenthèse rêveuse. 

 

La participation du jeune pianiste orangeois, Maximilien Celles a été remarquée, offrant un impromptu (op 90 n° 3) de Schubert plein de fraîcheur et de spontanéité.

 

Enfin, avoir au sein des Chorégies le Majoral du Félibrige en la personne de Paulin Reynard a permis à Emy Gazeilles de faire entendre Lis Estello de Théodore Aubanel, puis la fameuse farandole de l'Arlésienne pour galoubet et piano. Comme à chaque édition, l'incontournable et talentueuse pianiste Kira Parfeevets a soutenu les chanteurs avec un talent consommé, tour à tour se transformant en formation baroque ou orchestre symphonique. Final tout en légèreté avec les voix réunies : le trio du champagne de La Chauve souris pétille, évidemment !

 

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