Chorégies : Requiem de Mozart, Triomphe du Singverein de Vienne. Concerto pour clarinette, Pierre Génisson génie du son.
Pures beautés vocales, orchestrales et visuelles, dans d’inoubliables communions fusionnelles, ont enchanté un public en extase. On ne revient pas complètement indemne de cette immersion dans l’année 1791, fatale au génie de Salzbourg, fil noir des trois œuvres majeures au programme, la Flûte enchantée, le concerto pour clarinette et le Requiem, magnifiées par de sublimes interprètes.
Trois accords emblématiques de l’ouverture de la Flûte enchantée et, instantanément, les milliers de chorégiens ont été embarqués dans l’univers mozartien. Simplicité, grâce, joie illuminent l’ouverture de la Flûte. L’orchestre philharmonique de Monte-Carlo, léger comme une plume, s’envole sous la direction enthousiaste de Diego Ceretta.
Mozart a écrit son concerto pour clarinette en pensant à Pierre Génisson, cela ne fait aucun doute. L’un stimulé par l’écriture d'un instrument nouveau (le cor de basset), l’autre par la joie de jouer une partition sublime, utilisant toute la tessiture de l’instrument, tantôt virtuose jubilatoire, tantôt câlin ou de velours profond dans le célèbre adagio. Génisson respire Mozart comme il avait respiré New-Yok New-York de John Kander aux côtés de Neima Naouri lors du récent Musiques en fête, un artiste génie du son.
La signature vocale du Singverein de Vienne, à la couleur reconnaissable entre mille, a pris possession du discours dès les premières mesures de l’Introïtus du Requiem. Envoûtement collectif, admiration dans les gradins. Le public qui n'en peut, applaudit. Le chef fait vite comprendre que c’est un Requiem, silence sacré. Après le Kyrie fugué, le Dies Irae se déchaîne dans une tension palpable. Survient le Tuba mirum et son solo de trombone, puis de l’entrée successive des solistes, l'impressionnante basse In-Ho Jeang, l’entrée dramatique, dans le superbe registre aigu, du ténor, Dmitry Korchak, suivis des magnifiques Aya Wakisono mezzo-soprano et de Jessica Pratt, soprano.
Prochains spectacles des Chorégies :
samedi 5 juillet 21h30 concert symphonique avec l‘Orchestre philharmonique de Marseille et le harpiste Xavier de Maistre (Lalo, Glière et Berlioz). Dimanche 6 juillet opéra de Verdi : Il Trovatore (Netrebko et Lemieux, notamment)
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