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Xavier de Maistre, roi de la harpe, au Théâtre antique d'Orange |
Le fantastique a habité l’espace, de la scène aux gradins, hélas peu remplis, ce chaud samedi soir chorégien. Le voyage s’ouvre aux accents de l’ouverture du Roi d’Ys de Lalo, plongeant l’auditoire au large de la Bretagne, dans les mystères de la cité légendaire engloutie : Saveurs passionnées culminant dans un final cuivré éblouissant.
Apparaît en seconde escale, la grande silhouette du harpiste Xavier de Maistre. L’artiste embarque tout le monde pour la Russie, sculptant chaque note du concerto de Reinhold Glière. Le fantastique est à l'œuvre, se surpasse dans la cadence où les notes ruissellent en cascades cristallines.
Faisant corps avec l’étonnant triangle aux sept pédales et 47 cordes, Xavier de Maistre, les fait vibrer comme personne, les pinçant fortement ou les caressant imperceptiblement, faisant naître des sons inconnus et sublimes. Le public est coi de fascination. Le bis les emmènera aux confins du nirvana.
Troisième et dernière escale, le fantastique est là, plus que jamais, avec la symphonie Fantastique d’Hector Berlioz. Cet “ovni” musical, précurseur et novateur, offre cinq scènes pittoresques. Composé en 1830, trois ans seulement après la mort de Beethoven, il se révèle dans toute son originalité, grâce au talent des musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Marseille et de son chef Michele Spotti. Sa direction, claire, minutieuse, bouillonnante et passionnée transmet ses ondes magiques aux rêves, à la poésie, à la valse du bal, aux drames de la marche au supplice et terreurs des sorcières dans la nuit de sabbat… Là encore, les cordes s’imposent, les souffleurs s’en donnent à cœur joie et les percussions glacent le sang. Tous fantastiques, vraiment !
Prochain spectacle des Chorégies : Concert violon piano avec Renaud Capuçon et Guillaume Bellom, mercredi 9 juillet 21h30 : Beethoven, Brahms et Strauss (Richard).
Rél : 04 90 34 24 24 ou choregies.fr
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