Liszt en Provence : Nathalia et Maria Milstein enchantent avec les sonates de Schubert

 

La douceur était au rendez-vous pour ce dernier concert d’été sur la terrasse du château St Estève. Les fidèles du festival Liszt en Provence étaient venus pour un concert Schubert, ils ont eu la surprise d’entendre en première partie, trois œuvres de Frédéric Chopin. Nathalia Milstein devant prochainement concourir au prestigieux concours Chopin, Thérèse Français s’est réjouie, et le public aussi, de ce changement de programme : “ tout le monde aime Chopin “ lançait-elle en présentant les artistes.

 

Première bouffée avec la seconde ballade en fa majeur, dédiée à un Schumann qu’il n‘aimait pas. A peine perceptibles, les premières notes de l’andantino glissent une atmosphère de sérénité et de bien-être.  La pianiste sait jouer les pattes de velours. Suit le presto con fuoco et son déferlement volcanique de passion, virtuosité impressionnante, toutefois un peu moins lisible. Reprise de l’andantino tout aussi immobile et calme, avant un nouvel épisode virtuose, éruptif et bouillant, puis rupture nette, retour au quasi silence conclusif. Magnifique.

 

Le nocturne en si majeur permet à Nathalia Milstein de déployer, dans cet espace poétique et mélancolique, son toucher sensible et délicat. Admirable.

 


La belle sonate N°2, en si bémol mineur, termine cette première partie avec un grand souffle. Introduction agitato magnifiquement plantée, au développement toutefois un peu touffu. Scherzo dynamique. Nathalia Milstein nous tient en haleine, pousse vers le trio dont la mélodie rêveuse se détache superbement. Dans l'impressionnante marche funèbre, Nathalia Milstein nous emmène par la main en procession. La pianiste souligne son omniprésence obsessionnelle, jusqu’au superbe trio, chanté avec expressivité et âme. Elle  donne au court, mais implacable presto tourbillonnant, une impression amère de notre fugitif passage ici-bas.

 


La seconde partie fait entrer la sœur de la pianiste, Maria Milstein, avec deux œuvres de Franz Schubert. La très classique sonate en sol mineur pour violon et piano. La violoniste imprime d’emblée sa virtuosité dans un allegro bien décidé au thème étonnant. Grâce et joie espiègle cohabitent dans cette œuvre posthume où les deux artistes dialoguent avec une belle complicité.

 



Davantage charpentée, la Fantaisie en ut majeur, plus schubertienne, ne laisse pas beaucoup de répit à la violoniste. Maria Milstein se joue des difficultés des nombreuses variations, encadrées par un andante et un allegro avant une réexposition du thème introductif pour le finale. Un bis (andante de la sonate en ré majeur de Schubert) viendra clore ce dernier magnifique soir d’été sur la terrasse du château.



Prochains concerts :

 
Dimanche 12 octobre à 18 h dans l’orangerie du château avec les pianistes Ienissei Ramic et Nikita Ramic. Œuvres de Liszt, Liszt/Mendelssohn et Liszt/Schubert.

 

Dimanche 16 novembre à 17h. Orangerie, avec Vérène Andronikof soprano et Eric Astoul, piano. Œuvres de Schubert, Beethoven, Wagner, Wagner/Liszt.

 

 Le site de Liszt en Provence

 

 

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