47èmes Chorégies, visuels de la 1ère programmation inédite de Jean-Louis Grinda : Boito et Rossini

Erwin Schrott, baryton basse uruguayen, Méphistophélès impressionnant

Les Chorégies d'Orange, désormais sous la houlette de la Région Sud (Provence Alpes Côte-d'Azur) comme relaté sur ce blog le 13 avril 2018 , vogue avec l'espoir de soirs radieux, la bourse apaisée. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, cette 47ème édition est entièrement placée (pour la première fois) sous la direction artistique de Jean-Louis Grinda, son directeur, également directeur de l'Opéra de Monte-Carlo et metteur en scène. 

Avec lui, changement de cap total. Place à la nouveauté, dans la fosse comme sur la scène. A l'affiche cette année deux opéras qui renouvellent radicalement la programmation du festival lyrique avec Méphistophélès d'Arrigo Boito (Mefistofele) et Le Barbier de Séville de Gioachino Rossini (Il barbiere di Siviglia). Quand on sait que le premier a été donné pour la première fois aux Chorégies en 1905 il y a 113 ans ! et que le second n'y a jamais été représenté, on mesure l'intérêt que suscite cette programmation. Elle permettra de voir enfin ces œuvres dans le cadre prestigieux du Théâtre Antique d'Orange.

Mefistofele - 

Arrigo Boito : Padoue 1842 -  Milan 1918 
les 5 et 9 juillet 2018 au Théâtre Antique


La maquette de Mefistofele, " au ciel " dans le prologue


Il n'est pas anodin que la première oeuvre de la première programmation de Jean-Louis Grinda aux Chorégies soit le Mefistofele de Boito. Le directeur de l'Opéra de Monte-Carlo et des Chorégies lui voue une admiration toute particulière, à tel point qu'il en assurera lui même la mise en scène : " Pour moi, cette oeuvre tant admirée par Arturo Toscanini est impressionnante et apparaît comme le premier grand opéra européen. Un opéra à grand spectacle fait pour les Chorégies. Il embrasse les deux volumes du Faust de Goethe, comme une cosmogonie, ce que ne fait pas celui de Gounod qui ne traite qu'une petite partie de l'ouvrage. Nous allons faire un voyage immobile dans cette oeuvre qui commence et se termine de manière magnétique". 
Le directeur est enthousiaste : " Pour cette oeuvre il faut des voix, et Mefistofele sera campé par Erwin Schrott (baryton-basse), idéal bad boy, un Mick Jagger qui fait de l'opéra. Le rôle de Faust sera tenu par Jean-François Borras, grand ténor lyrique, qui m'a enchanté dans un Werther inoubliable. Ceux de Marguerite et de Hélène seront embrassés tous deux par Béatrice Uria-Monzon, mezzo-soprano habituée des Chorégies, Marthe par Sylvie Brunet, Wagner et Néréo par Reinaldo Macias et enfin Pantalis par Valentine Lemercier ".
Pour diriger cette oeuvre, j'ai fait appel à Nathalie Stutzmann connue depuis longtemps pour sa voix exceptionnelle de contralto et qui mène une carrière internationale de chef d'orchestre depuis 2008. (Elle a d'ailleurs dirigé Tannhäuser de Richard Wagner début 2017 à l'Opéra de Monte-Carlo). Elle sera pour la première fois à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Radio France. Et ce sera la première fois également que les Chorégies accueillent une cheffe d'orchestre ".

Enfin, à noter que cette oeuvre arrive à point nommé pour un double anniversaire. Celui de la création de l'oeuvre, le 5 mars 1868 à la Scala de Milan, voici tout juste 150 ans, et celui de la disparition du compositeur, Arrigo Boito, le 10 juin 1918 à Milan, il y a tout juste 100 ans.

Il barbiere di Siviglia -

Gioachino Rossini : Pesaro 1791 - Passy 1868
les 31 juillet et 4 août 2018 au Théâtre Antique

La maquette du Barbier de Séville "pendant un tournage dans les studios de Cinecittà à Rome".


" Il n'est pas nécessaire de donner à pleurer tout le temps. On peut éviter d'être toujours dans le drame... "  lance, amusé, Jean-Louis Grinda : " avec le Barbier je souhaite que l'on prenne du plaisir, celui d'être au théâtre avec de jeunes artistes que l'on a jamais vus, dans une mise en scène d'un ami de 25 ans, le vénitien Adriano Sinivia, qui est irrésistible de drôlerie et de charme". Sa scénographie est inspirée des studios romains de cinéma Cinecittà dans lesquels on tourne un film " C'est une version contemporaine du Barbier trés trés amusante et dont on se souviendra ".
La distribution est alléchante : " le ténor américain Michael Spyres est absolument fantastique en Comte Almaviva, la soprano russe Olga Peretyatko est merveilleuse en Rosina, quant à Florian Sempey, c'est le plus grand Figaro français, et sûrement du monde".  Le reste de la distribution est magnifique avec Alexei Tikhomirov (Don Basilio), Annunciata Vestri (Berta), Gabriele Ribis (Fiorello) et Enzo Lorio (Ambrogio). L'Orchestre National de Lyon sera dirigé par Giampaolo Bisanti, " qui a la culture rossinienne dans le sang ".

A noter également les 150 ans de la disparition de Rossini, le 13 novembre 1868 à Passy (ancienne commune de la Seine rattachée  à Paris en 1860. Actuellement un quartier du XVIème arrondissement)

A lire également :

Les Chorégies d'Orange et French Wine Tour, partenaires pour des offres oeno-culturelles !

La Région Sud prend les rênes des Chorégies


Les Chorégies d'Orange 2018, ça va décoiffer !


Site des Chorégies d'Orange









Commentaires